A la frontière de l’Empire romain

Les Siebengebirge à l'époque romaine, frontière du Rhin
Empire Romain, frontière du Rhin

Pendant l’époque romaine, notre région au pied des Siebengebirge était une zone militaire à la frontière de l’Empire romain. Pendant près de 500 ans, les Romains ont façonné la vie en Rhénanie.

Tandis que la rive gauche avec Bonn et Cologne faisait partie de l’Empire romain, la rive droite faisait part de la Germanie libre.

Germanie Inférieure

Après la victoire de César, la Germanie disparaissait du champ de vision des historiens romains. Au cours des prochaines années, ils consacraient leur attention aux guerres civiles au sein de l’Empire.

Agrippa et les Ubiens

Ce n’est que dans le cadre des gouvernorats d’Agrippa que nous entendons de nouveau de la frontière du Rhin. Agrippa était un ami proche d’Octave, héritier de César, le futur empereur Auguste. Au cours de ses deux gouvernorats des Gaules en 39/38 et en 20/18, il a fait construire des garnisons et des routes militaires.

Autour de 16/15 avant J.-C., une voie romaine menait de la ville romaine Augusta Treverorum (le Trèves d’aujourd’hui) à Neuss en Germanie. C’est sur cette voie que les Romains avaient envoyé des troupes et des équipements à la frontière du Rhin.

À l’époque, les Ubiens vivaient sur la rive droite, entre les rivières Sieg et Main. Ils faisaient du commerce avec les Romains, et de nombreux hommes Ubiens se battaient comme troupes auxiliaires dans l’armée romaine – même contre d’autres Germains. Ainsi, ils se faisaient des ennemis parmi leurs voisins germains et étaient en danger d’être anéantis. Alors Agrippa a intervenu, il a traversé le Rhin avec ses troupes, a combattu les Germains et réinstallé les Ubiens sur la rive gauche. C’était probablement lors de son premier gouvernorat en 38 av. J.-C. À partir de la, les Ubiens construisaient leurs colonies sur la rive gauche, de la ville d’Aachen jusqu’à la vallée de l’Ahr. Nous en connaissons au moins deux : Bonn et bien sûr le „oppidum ubiorum“, plus tard Colonia Claudia Ara Agrippinensium, aujourd’hui Cologne.

L’attaque de Rome

Après une défaite désastreuse contre les Sugambres germaniques en 15 avant J.-C., l’empereur Auguste a préparé une attaque à grande échelle.

Drusus

C’est dans ce but qu’il a commandé cinq, peut-être même six légions au Rhin. Outre Nimègue (Noviomagus) et Neuss (Novaesium), les légions se sont installés à Xanten (Vetera) à l’embouchure du fleuve Lippe, à Mayence à l’embouchure du fleuve Main, à Moers / Arsberg (Asciburgium) à l’embouchure du fleuve Ruhr, et également à Bonn (Bonna), à l’embouchure du fleuve Sieg. Les soldats de Drusus ont fondé Bonn environ 11 avant J.-C. Au même temps, les Romains étaient en train de conquérir une grande partie de l’Allemagne du Sud et le Danube devenait la nouvelle frontière.

Enfin, le général Drusus avait conquis de vastes régions entre les fleuves Rhin et Elbe. Sur le chemin du retour, il est tombé de son cheval et mort des blessures subies.

Tibère

Alors son frère Tibère, le futur empereur, est devenu commandant en chef à la frontière du Rhin (8-7 avant J.-C.) Avec une double stratégie de supériorité militaire et de diplomatie habile, il a réussi à pacifier les tribus germaniques entre les fleuves Rhin et Weser. On outre, il a réinstallé les Sugambres, encore ennemis acharnés de Rome, sur la rive gauche du Rhin.

À Rome, l’empereur Auguste était sûr qu’il avait atteint ses objectifs. Aux fleuves Rhin, Lippe, Ems, Lahn et au bord de la mer du Nord les Romains construisaient des nouvelles bases militaires et organisaient leur administration. Nous connaissons même une colonie civile, celle de Waldgirmes en Hesse.

Pourtant, déjà dans l’année 1 après J.-C., il y avait une révolte, l’historien romain Velleius Paterculus parle d’un „immensum bellum“ en Germanie. Ce n’était que quelques ans plus tard que Tibère et son armée pouvaient réprimer la révolte (4-6) et remettre la Germanie entre les fleuves Rhin et Elbe sous contrôle romain. Alors une rébellion en Pannonie et Dalmatie est éclatée, et Tibère a dû partir pour l’écraser. Alors, l’empereur Auguste a nommé Publius Quinctilius Varus gouverneur de la Germanie.

La bataille de la forêt de Teutoburg

Varus était déterminé à imposer la loi romaine en Germanie, et de la transformer en province romaine. Au mois de septembre de l’année 9 après J.-C., Varus et trois légions romaines ont été pris en embuscade et massacrés dans la forêt de Teutoburg. La révolte était commandée par le Chérusque Arminius, élevé à Rome et commandant des auxiliaires germaniques dans l’armée romaine.

A Rome, l’empereur Auguste était choqué. L’historien romain Suétone rapporte qu’il s’est cogné la tête contre la porte, tout en criant, „Varus, Varus, rends-moi mes légions !“ Ne plus jamais n’a-t-il attribué les noms des légions perdues, mais il n’a pas changé sa politique à l’égard de la Germanie non plus. Peu de temps après, 8 des 25 légions romaines se trouvaient à la frontière du Rhin. Encore une fois Tibère était commandeur en chef, et il a réussi à pacifier la frontière.

La vengeance – Germanicus

Après la mort d’Auguste, Tibère est monte sur le trône. Il a nommé son neveu Germanicus haut commandeur à la frontière du Rhin, le fils de Drusus. Comme son père, Germanicus voulait mettre la Germanie sous domination romaine, et il voulait se venger. En 15, il est arrivé sur le site de la bataille de Varus et a enterré les morts. Sur le chemin du retour, les Germains ont piégé et presque anéanti une partie de son armée.

L’année suivante, Germanicus a envahi de nouveau le territoire des Chérusques dans de la rivière Weser. Une bataille féroce à eu lieu à Idistaviso, près de la ville Minden d’aujourd’hui. Peu de temps après il y a eu une autre bataille au Angrivarierwall, et encore une fois les Romains ont prévalu. Pourtant, leurs pertes étaient si lourdes que Germanicus devait abandonner la campagne.

Présence militaire à la frontière du Rhin

A Rome, l’empereur Tibère se rendait compte que les campagnes coûtaient la vie de toujours plus de soldats romains sans remporter une victoire décisive. En hiver 16/17, il a rappelé Germanicus. Désormais, il voulait sécuriser la Gaule romaine par une forte présence militaire à la frontière du Rhin. De Bonn dans le sud, Cologne, Neuss, Xanten, Nimègue et Utrecht aux Pays-Bas jusqu’à la mer du Nord, des soldats romains étaient stationnés. La Rhénanie faisait part de la zone militaire Germanie inférieure. Sur la rive gauche, les Romains construisaient non seulement des camps, ports et voies, mais aussi des habitations civiles. Ils cultivaient le terrain, et déjà peu de temps après les manoirs romains (villae rusticae) pouvaient fournir les légionnaires.

Les Siebengebirge à l'époque romaine, cuisine de rue romaine
Cuisine de rue romaine

À l’époque dans les Siebengebirge

Bien que notre région faisait part de la libre Germanie, elle restait importante pour les Romains. Non seulement sur le plan militaire, mais aussi sur le plan économique. Donc, on peut bien parler de l’époque romaine dans les Siebengebirge, bien que ce n’était qu’une zone militaire. Ainsi, une vie tranquille n’était pas possible, ni pour les Romains ni pour les Teutons.

Des pierres du Drachenfels

À partir de 50 environ, les Romains exerçaient des carrières au mont Drachenfels. Ils y exploitaient des grandes quantités de trachyte et les transportaient vers le nord. À Bonn et Cologne, même à Xanten et à Nimègue on construisait avec du trachyte du mont Drachenfels. En particulier, les légionnaires à Bonn avaient besoin de pierres. Au sud du camp militaire, il y avait une colonie civile, en latin „Vicus bonnensis“.

Bonn romaine

Quand les archéologues étudiaient le terrain en 2006, ils étaient fort impressionnés par leurs découvertes – le Vicus Bonnensis était une ville romaine avec tout confort ! Bonna avait même un port, et lors du règne de l’empereur Claude, la voie romaine entre Bonn et Mayence était achevée. Beaucoup de découvertes sont présentées à la Maison de l’Histoire de la République fédérale d’Allemagne à (Haus der Geschichte der Bundesrepublik Deutschland) à Bonn, de plus il y a un vidéo sur YouTube. Cela nous donne une idée de l’époque romaine dans les Siebengebirge aussi, car on voit le Rhin, Bonn et les Siebengebirge.

Colonia Claudia Ara Agrippinensium

Le général Germanicus et sa femme Vipsania Agrippina, une fille d’Agrippa, avaient neuf enfants dont une, Agrippine la Jeune, est née à Cologne pendant les années de campagnes contre les Germains. Nous la connaissons comme mère du futur empereur Néron et épouse de l’empereur Claude. C’est à elle que la Cologne romaine devait sa position exceptionnelle en tant que colonie romaine Colonia Claudia Ara Agrippinensium. Agrippine était très consciente de son pouvoir et ne reculait ni de conspirations ni de meurtres. Enfin, elle est morte assassinée sur ordre de son propre fils Néron.

Révolte batave

Dans la dernière année du règne de l’empereur Néron, l’Empire romain tombait dans une crise de l’État (68/69) qui impliquait les légions du Rhin. Une guerre civile sanglante rageait entre Vitellius, soutenu par les légions du Rhin, et Vespasien, soutenu par les légions du Danube. Alors Vitellius a ordonné l’on recrutait plus des troupes auxiliaires parmi les Bataves en Hollande. Ceux-ci se sont révoltés contre Rome, dirigé par Iulius Civilis, un ancien officier romain, et d’autres tribus germaniques ont rejoint la révolte. Les rebelles germaniques ont détruit les garnisons de Xanten et Bonn et massacré de nombreux légionnaires romains. Ils ont aussi conquis Cologne et exigé aux habitants Ubiens de massacrer les habitants Romains. Pourtant, les Ubiens ont réfusé. « Pour ceux qui étaient autrefois installés ici, il s’agit de leur pays », ainsi les cite l’historien Romain Tacite.

Finalement, Vespasien a défait Vitellius et est monte sur le trône (69-79). Alors, il avait des troupes à ses ordres pour écraser la révolte batave. Apparemment, il la considérait comme menace sérieuse puis qu’il a envoyé huit légions à Germanie inférieure, étant donné qu’une guerre sanglante rageait en Judée.

Une nouvelle garnison à Bonn

En 70, Vespasien a défait les Bataves et leurs alliés et rétabli le contrôle romain en Germanie. Alors, il pouvait consolider l’empire. En Germanie inférieure, on reconstruisait les villes et les forts détruits. À Bonn, les légionnaires ont construit une nouvelle garnison avec des pierres du Drachenfels.

Le Limes

En 74, Vespasien a établi le contrôle romain sur le territoire entre les rivières Rhin et Danube (aujourd’hui cette région fait part de Bade-Wurtemberg). Ainsi, la frontière est devenue beaucoup plus courte et plus facile à défendre.

Le fils cadet de Vespasien, Domitien (81-96) a traversé le Rhin avec ses troupes et vaincu les Chattes germaniques en deux guerres (83-85). Après cette démonstration de puissance militaire romaine, il a établi les provinces Germanie inférieure et Germanie supérieure. Germanie Inférieure comprenait les régions qui sont aujourd’hui le sud des Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg, une partie du nord-est de la France, et du nord-ouest de l’Allemagne. La capitale était Colonia Claudia Ara Agrippinensium, l’actuelle ville de Cologne.

La Germanie Supérieure comprenait la vallée du Haut-Rhin avec la région du fleuve Nahe et du lac de Constance, une grande partie de la Suisse et de la France de l’Est, ainsi que le sud-ouest de l’Allemagne (Champs Décumates) sur la rive droite du Rhin. Afin de protéger les riches provinces de Germanie Supérieure et Rhétie, Domitien a fait construire le Limes – une fortification de frontière qui s’étendait de Rheinbrohl en Rhénanie-Palatinat jusqu’à Eining en Bavière. Pourtant, le limes n’était pas une frontière imperméable par laquelle l’Empire romain se renfermait. Pendant les cent ans suivantes à peu près, il y avait des échanges pacifiques avec la Germanie libre. L’époque romaine dans les Siebengebirge continuait comme avant, c’était une zone militaire.

Hinterlasse jetzt einen Kommentar

Kommentar hinterlassen

E-Mail Adresse wird nicht veröffentlicht.


*